Sunday, April 20, 2014

I'M THE FIXER / GAZA 4

Gaza, 12 avril 2014

Le soleil est sur le point d'épouser l horizon. Sur la plage, de petites surfaces brillantes trompent l'ennui des oiseaux perdus. A contre-jour, le plastique est beau de loin. Plus bas, quelques hommes boivent le thé à l abri du vent, réfugiés entre quelques plaques de métal rouillés, un vieux chariot couché. La fumée trahit le feu qui trop petit se tient à l'abri. Dans l'axe du rougeant, quelques grands enfants s amusent à faire des sauts périlleux, silhouettes amorties par le sable. Les percussions d'un des mariages quotidiens viennent de se voir détrôner les tempes par l'appel du Muezzin. Ils sont nombreux, légèrement décalés comme en écho. 
A ma droite, un homme seul depuis un moment, le regard à perte de vue, vers l'infini muré. 
La nuit à pris place. Des phares surgissent de l horizon. Ce sont des chalutiers israéliens aux allures de radars en eaux prohibées.
Devant l'hôtel, des façades literalement découpées; au regard survient le préjugé. 
Non. Le gouvernement a imposé l'élargissement de la route côtière, financé par le Qatar. Manu militari, les immeubles ont perdu leur premier apparat et certaines de leurs pièces en plaie béantes. "Pour faire une avenue large pour les Porche et autres Ferrari" plaisante Osama, le directeur de l'hôtel retrouvé sur le pas. 
Le concert de klaxons a repris. Quand soudain, surgit un jeune cheval courant à tue tête sans cavalier, dans le doute effrayé, ou un peu ivre de ne plus sentir l harnais. 

sur le tournage d'Hôtel Machine, avec Emanuel Licha, François Waledish au son & Katharina Knust, assistante real